Sauvetage inattendu

Elle descendit au premier sous sol.
L’escalier en colimaçon était fait de racines, de cordes et de feuilles. Le tout était lié bien solidement et supportait n’importe quel poids sans broncher.
Cet étage était plus dangereux que le précédent, elle savait qu’elle devait redoubler de vigilance. Ses parents étaient réticents à ses petites aventures en terre hostile.
Arrivée ici, elle ne s’éloignait jamais trop de la sortie.
Au moindre bruit suspect elle pouvait alors se mettre à l’abri et prendre la fuite.
Ce n’était pas la première fois qu’elle venait mais ses craintes étaient toujours là.
L’étage n’était pas si effrayant, il se trouvait juste sous l’Arbre.
Ni la lumière du jour, ni la clarté de la lune ne pénétrait ici.
Des petits champignons luminescents présents un peu partout éclairaient légèrement les lieux de manière à voir et deviner les formes de ce que l’on pouvait rencontrer en chemin.
Les racines de l’Arbre et de la forêt au dessus descendaient jusqu’ici et soutenaient le plafond de terre.
Certaines racines descendaient encore plus bas et soutenaient le sol terreux. Ils formaient des sortes de pilliers.
Elle ne s’était jamais aventurée trop loin, même si la curiosité la titillait.
L’accès du second sous sol lui était même inconnu.
Il lui fallu quelques secondes pour que ses yeux s’habituent a l’obscurité partielle et elle se mit en route, tous ses sens aux aguets.
Elle vit un petit champs de pousses intéressant, elle s’avança en balayant les alentours du regard.
Elle devait s’assurer qu’il n’y avait pas le moindre danger, puis elle s’accroupit pour en prélever quelques échantillons.
Elle portait un grand sac en bandoulière en tissu épais.
Lorsqu’elle l’ouvrit, elle en sorti quelques bocaux et un petit carnet.
Elle nota le lieu de la trouvaille et esquissa la plante.
Elle sorti également une petite pelle et prit la racine d’une plante avec un peu de terre et mis le tout dans un bocal.
Elle portait également un panier à moitié rempli de feuilles et de racines. Il était destiné à remplir son stock d’espèces qu’elle connaissait dejà. Elle avait déjà un peu fait le tour à l’étage du dessus.
Elle le posa près d’elle durant sa manipulation.
Tout d’un coup elle entendit du bruit.
Elle se figea et tendit l’oreille.
Le bruit semblait se rapprocher.
Elle se leva lentement, en rangeant rapidement ses affaires dans le sac et recula vers la sortie à pas de feutre.
Elle cru reconnaître des pas humains, rapides, saccadés.
Elle vit alors une silhouette humaine se dessiner à quelques mètres d’elle, c’était un homme.
Il semblait fuir quelque chose.
C’est là qu’elle entendit le rugissement d’une bête au loin.
Elle avait le choix de s’enfuir et sauver sa peau et celle de tenter de sauver l’homme alors que la Règle l’interdissait.
Elle comptait partir, en se disant que l’homme s’en sortirait, mais il trebucha, et tomba au sol à quelques dizaines de mètres de la sortie. Elle redescendit l’escalier, posa son panier et courru vers lui.
Les rugissements de la bête semblaient assez loin pour lui laisser le temps de relever la personne et l’emmener jusqu’à la sortie.
En s’approchant elle pu s’apercevoir qu’il était gravement blessé. Il avait dû tenter de se mesurer à la bête et échouer.
Sa respiration était rapide et irrégulière.
Lorsqu’elle s’approcha de lui, elle pu lire la surprise dans ses yeux.

— Qu’es-…

— Vite ! La sortie est juste devant !
Elle lui tendit sa main pour qu’il se relève et se mit sur le côté pour le soutenir et avancer.

— Laisse-moi… Sauve-toi et laisse-moi ici…

— Continuons à avancer. Nous y sommes presque… !

Elle sentit que l’homme faiblissait de plus en plus, il se vidait de son sang.
Le pire arriva, il perdit connaissance quelques minutes après, alors que la sortie était à dix pas d’eux.
En perdant connaissance, son poids entraina la fille à terre. Ils s’écroulèrent tous les deux au sol.
Elle ne s’y attendait pas et tenta de se relever le plus rapidement possible, surtout que les déplacements de la bête se rapprochaient.
Dans sa chute, elle tomba sur sa cheville et se la foula.
Elle se dégagea du bras du garçon et tenta de le réveiller en le secouant.

Le temps qu’elle se dégage, l’animal hostile s’était rapproché.
Elle se retourna et vit la bête à quelques mètres d’elle.
Il était déjà trop tard pour fuir. Sa cheville froissée, elle resta aux côtes de l’homme, et attendait son sort.
À quelques centimètres de l’haleine du bourreau, elle ferma les yeux, trop effrayée de savoir ce qui allait se passer.

Pendant tout ce temps.
Un autre homme se trouvait non loin, il avait entendu les rugissements et se doutait qu’il se tramait quelque chose.
La bête se rapprochait trop de la sortie.
Il courru jusqu’à la source des sons, en esperant qu’il n’était pas déjà trop tard.
Il vit alors, la bête. Devant elle, deux personnes au sol, prêtes à se faire massacrer.
Il eut le temps de courir juste à temps, d’arriver et de porter un coup fatal à l’ennemie trop concentrée sur ses proies actuelles.
Elle tomba après un gros cri d’agonie. Au pied de la jeune fille.

Elle rouvrit les yeux, et se surprise d’être encore en vie.

2013.11.27

6 réflexions sur “Sauvetage inattendu

  1. james dit :

    « Elle portait egalement un panier à moitié rempli de feuilles et de racines.  » -> « également »
    « Elle se leva lentement, en rangeant rapidement ses affaires dans le sac et recula vers la sortie à pas de feutre. » -> « pas feutrés » sauf erreur.
    « et se surpris d’être encore en vie. » -> « se surprise » pour l’accord avec « elle ». ou alors voir un classique « était surprise », « était étonnée », ca le « se surprendre » j’ai pas l’habitude, mais c’est peut-être moi.

    • Bien vu ! J’ai mélangé « à pas de velours » ou « à pas de loup » et « pas feutrés » !
      Il y a des expressions dont je ne suis pas sûr, j’ai l’impression d’avoir déjà entendu « se surprendre » de quelque chose… Merci encore pour tes retours !

      • james qui sait pas commenter dit :

        j’suis nul, j’ai pas fait répondre. Ben du coup j’ai mis un comm qui est une réponse à celui-là plus bas 🙂

  2. james dit :

    je connais  » s’étonner de quelque chose », c’est pas avec ça que tu confonds ?

    Sinon t’es pas obligé de me dire merci à chaque fois 🙂

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