Après s’être éclipsée du mouvement de foule qui accueillait l’homme qui avait porté secours à un blessé, elle voulu faire comme si de rien n’était en rentrant chez elle.
Tout ce qu’elle avait en tête à ce moment était de s’enfermer dans sa chambre pendant quelques minutes pour désinfecter sa plaie et constater l’ampleur des dégâts sur sa cheville.
Manque de chance, son père etait là, comme à son habitude, dans l’entrée en train de travailler sur le métal.
L’oeil avisé, il vit tout de suite que sa fille marchait étrangement et semblait pressée dans sa petite comédie.
Il l’interpella et lui demanda de venir le voir.
Elle venait de passer la porte et poussait un soupir de soulagement en pensant qu’elle était sauve mais, c’était crier victoire trop tôt.
Elle dû obéir et aller le voir.
Il s’occupait de son travail sans trop jeter de regards à son enfant.
Il lui dit de s’asseoir.
— Comment s’est passée ta journée ?
Demanda t-il en continuant son activité.
— … Bien… Pourquoi … ?
Elle sentait le piège venir.
— … Tu es retournée dans la forêt… ?
Il était au courant de ses escapades, mais cela ne l’empêchait pas d’être inquiet.
— Oui…
Il soupira.
Il posa ses outils et se tourna enfin vers elle.
Elle essayait de garder une posture normale et d’agir comme d’habitude.
Il l’observa attentivement et remarqua qu’elle était recouverte de terre.
Il approcha ses mains des chevilles et guetta la réaction de sa fille.
Elle ferma les yeux et grimaça.
Il s’arrêta et lui demanda de tout lui avouer.
— Que s’est-il passé ?
Son ton était dur et sévère.
Elle baissa les yeux et n’osa pas répondre.
— Je… Je suis tombée…
Elle pouvait ne pas dire toute la vérité, du moment que c’était plausible.
Elle savait que ses parents étaient au courant de sa maladresse légendaire, cela ne les étonnerait pas.
Puis il vit les tâches de sang.
Il remarqua la blessure dans sa main et lui prit directement le poignet.
— Qu’est-ce que tu t’es fait ?!
À moitié en colère et inquiet.
— Je…
Dit-elle appeurée. Elle avait peur de la réaction de son père.
— Il faut traiter ça tout de suite. Attends sagement ici, je reviens avec de la pommade.
Il revint rapidement avec des bandages, un bassin d’eau chaude et des onguants.
Il remarqua que la blessure avait été un minimum traitée, il pensa qu’elle avait du se lécher pour éviter toute infection.
Elle prit son courage à deux mains et tenta de s’expliquer.
— Je… Je me suis coupée avec… Les bocaux dans mon sac…
L’histoire de la chute et de la coupure tenait.
— Approche-toi.
Après lui avoir mis un bandage sur sa main ainsi que sur sa cheville foulée, il la porta jusqu’à sa chambre.
— Repose-toi.
Elle était réprimandée.
— Je suis privée de sortie… ?
— Oui. Tant que tu ne seras pas rétablie.
Elle comprennait sa décision mais boudait quand même.
Elle était assise au bout du lit.
Lorsqu’il partit, elle se laissa tomber sur la couverture, les bras croisés au dessus de la tête, et soupira.
Elle savait que ça allait finir ainsi.
2014.01.24
Ca semble un écho à des choses très personnelles. C’est parce que le rapport de filiation est si fort ici !