Elle sortait de la salle de bain des enfants et se dirigeait vers le salon.
La maison était plongée dans le noir, il était tard, au milieu de la nuit certainement, et le peu de lumière qu’elle avait provenait des reflets des rayons de la lune.
Il était calme, beaucoup trop calme.
Elle appréhendait quelque chose.
Les portes des chambres des enfants étaient grandes ouvertes et personne dedans.
Elle arriva dans le salon et la cuisine.
Hélène et Alain étaient allongés au sol près de la table à manger, le ventre au sol. Leur corps semblait baigner dans une mare noire, et à sa gauche, dans la cuisine, Cean et Aurore étaient dans les bras l’un de l’autre, comme s’ils avaient essayé de se protéger avant de tous les deux succomber à l’assaillant.
Elle commençait à hyperventiler. C’était une vision d’effroi, de terreur, elle ne savait pas quoi faire.
Le corps de ses deux derniers enfants était également teinté d’une peinture sombre.
Il n’y avait aucune arme, comme si c’était un simple tableau morbide ou une représentation.
Elle continua à marcher, cherchant des yeux le reste de la famille.
En face d’elle, au sol également mais le dos contre le mur, la tête baissée, Gabriel était là. Sans aucun signe de vie non plus, il ne bougeait plus.
Et dans l’entrée le corps de Chris gisait là.
Elle avait de plus en plus de mal à respirer, elle avait envie de hurler, et à la fois de fondre en larmes.
Que s’était-il passe ici ? Pourquoi était elle seule encore en vie ?
Une ombre humanoïde apparut alors, s’adressant à elle.
— C’est de ta faute. Regarde ce que tu as fait.
Et elle crut cette voix. En cet instant, elle savait que la voix disait la vérité et que tout était de sa faute, c’était logique. Tout faisait sens après que cette voix ait prononcé ces mots.
Alors des perles de larmes roulèrent sur ses joues pour s’écraser au sol.
Sol recouvert d’une épaisse substance sombre et pâteuse à certains endroits, surtout ceux près des corps.
Elle était démunie, que pouvait-elle faire ? Cela ne la ressemblait pas de ne rien faire et s’appitoyer sur son sort, pourtant en cet instant précis, elle était submergée par sa culpabilité.
Elle était prisonière de cette émotion.
*
Elle se réveilla avec cette terrible sensation de culpabilité et de tristesse, les larmes mouillaient déjà son oreiller. Elle ne bougea pas tout de suite, ne réalisant pas qu’elle venait de faire un cauchemar.
— Pourquoi ce cauchemar.
Se demandait-elle.
Elle mit un certain temps avant de réaliser que ce n’était qu’un mauvais rêve, mais les émotions qu’elle avait ressenti étaient encore palpables.
Il eut fallu que Gabriel ouvre les yeux à ce moment précis et la voit en larmes.
— Mais… tu pleures ?
Avait-il chuchoté, ne voulant pas réveiller Chris.
Il passa ses doigts sur ses joues pour attester qu’elle pleurait bien. C’était si inhabituel.
Il s’approcha un peu plus d’elle pour qu’elle puisse se blottir dans le creux de ses bras.
— Quelque chose ne va pas… ?
S’enquit-il, inquiet et lui caressant sa chevelure tout en cherchant à la rassurer.
— … Juste un cauchemar… j’ai rêvé que… vous étiez tous morts… toi, Chris… les enfants… et que c’était ma faute…
Elle réussit à s’exprimer, comme pour exorciser ce mauvais rêve.
— Là, là… ce n’était qu’un cauchemar, regarde. Je suis bien en vie et on entend Chris respirer juste à côté… on ne se laisse pas mourir si facilement, non ? Puis les enfants sont grands et savent se défendre maintenant. Tu n’as pas à avoir cette inquiétude.
Il tenta de la rassurer comme il put et elle se calma peu a peu.
— Je sais… mais c’était si réel… j’étais la seule fautive et j’en étais convaicue… c’était horrible comme situation…
Leur discussion réveilla Chris qui se tourna vers elle et la prit dans ses bras également, parlant à moitié somnolant.
— … Que se passe t-il… ?
Marmona t-il les yeux encore clos, mais la tête enfouie dans les cheveux d’Alexandra.
— Juste un cauchemar. Rendormez-vous, il est encore tôt.
Repondit Gabriel.
Ils se rendormirent ainsi, jusqu’au petit matin.
*
Les jours, les semaines passèrent et elle continua à faire ce cauchemar.
Elle se réveillait en pleine nuit et n’arrivait plus à se rendormir, ou plutôt, elle n’osait plus dormir.
Le cauchemar devenait de plus en plus fréquent et bientôt elle était trop épuisée pour réussir à rester éveillée en pleine journée, et cela ne passa pas inaperçu.
— Tu es pâle… et ces cernes… tu es sûre que ça va… ?
Avait demandé Gabriel, dans le bureau.
Il était inquiet et ces cauchemars récurrents n’étaient pas normaux. Il avait fini par enquêter sans réel réponse ou solution.
Elle avait des absences, l’esprit trop embrouillé et fatigué pour être efficace au travail, elle se frottait les yeux, buvait du café ou du thé pour réussir à tenir.
— Ça va aller… encore une mauvaise nuit…
Son coeur battait trop vite et elle ne se sentait pas au meilleur de sa forme.
— Repose-toi un peu, allonge-toi sur le divan, tu m’inquiètes vraiment.
Il l’avait accompagnée et forcée à s’asseoir sur le divan, puis elle avait bien voulu s’allonger.
— Juste une petite minute… je reviens t’aider après…
Avait-elle dit, en fermant complètement les yeux et en s’assoupissant sur le divan plutôt confortable.
Dans la minute qui suivit elle avait sombré et il apporta sa veste pour la recouvrir.
Il ne la réveilla pas et continua le travail pour deux.
Au bout d’un petit quart d’heure elle se réveilla en sursaut, les sueurs froides et encore plus épuisée qu’avant.
Cela le fit sursauter quand elle se releva subitement et la respiration forte.
Il se précipita à ses côtés.
— Alexandra… ?
Il la cherchait dans ses pupilles mais elle était encore à moitié somnolante, le regard dans le vide et la respiration prononcée.
— Je suis là, ce n’était qu’un cauchemar… encore un…
— Gabriel…
Elle se jeta dans ses bras et l’enlaça.
— Tu ne peux pas continuer comme ça, tu es épuisée et ces cauchemars ne sont pas de simples mauvais rêves… il va falloir qu’on trouve la cause et rapidement. Ton corps ne pas va tenir à ce rythme là.
— Je… excuse-moi…
— Ce n’est pas de ta faute.
L’infirmier médecin n’avait rien trouvé dans son examen. Cela relevait de l’ordre du psychique et ce n’était pas de son ressort.
Les enfants étaient égalemet inquiets.
Il arrivait que leur mère s’endorme subitement pour se réveiller en sursaut et en panique. Ils étaient alors à la rassurer du mieux qu’ils pouvaient lorsqu’ils étaient à proximité.
Elle était en repos à la maison, mais ils n’étaient pas rassurés de la savoir seule.
Aurore qui avait le plus de disponibilité, restait avec elle en journée. Elle parla de son inquiétude à son petit ami Vlad qui en parla à Chloé.
Chloé eut plus de retours sur cet état particulier et insista pour venir les aider.
— Chloé m’a dit que cça ressemblait plutôt à de la magie noire, elle viendra dès qu’elle peut mais l’état de ta mère l’inquiète aussi.
— Merci Vlad. Je préviens mon père.
— Oui, elle devrait arriver en début de soirée, le temps de s’occuper des urgences ici.
— D’accord. Tu viens aussi ?
— Bien sûr. À plus !
— Bisou.
Elle était allongée sur le canapé, près d’Aurore sur un oreiller, qui lui caressait les cheveux.
Elle ne dormait pas vraiment mais elle se reposait.
Elle se rendait compte de sa condition qui inquiétait ses proches et surtout qui les incommodait, ils étaient obligés de s’occuper d’elle et cela la dérangeait
— Pardon, aurore…
Chuchota t-elle, les yeux clos.
— Pourquoi… ?
Repondit-elle surprise.
— Que tu doives t’occuper de moi… je me sens tellement—
— Chut. C’est normal et puis j’aime bien te chouchouter, maman.
De sa voix douce, et elle continua de jouer avec les boucles de ses cheveux bruns.
— Merci… merci beaucoup…
Elle sombra à nouveau dans un sommeil léger.
Aurore envoya un message à son père au sujet de Chloé et Vlad, puis se leva un instant pour aller chercher un verre d’eau.
Ten’ était au pied du canapé et avait posé sa tête sur ses pattes. Il semblait dormir d’une seule oreille.
Il se mit à grogner et recula sur le tapis.
Une bulle d’aura sombre venait d’apparaître autour d’Alexandra : elle se leva, les yeux ouverts mais elle ne semblait pas consciente de ce qui l’entourait.
— Maman… ?
Aurore était également restée en retrait.
Elle appela immédiatement son père pour le prévenir.
Sa mère marchait en direction de la baie vitrée et allait sortir. Elle ne répondait pas et ne semblait pas être consciente de ce qui se passait autour d’elle.
Ten’ la pourchassa sans trop s’approcher de la bulle et Aurore fit pareil pour ne pas la perdre de vue.
L’extérieur donnait sur un petit bois et une forêt.
Elle s’enfonça dans la forêt alors que Ten’ et Aurore tentaient de la réveiller et l’appeler de nombreuses fois.
Ils finirent par arrêter de s’époumoner et la suivirent en silence. Aurore envoyant leur position géographique à son père régulièrement.
Elle tenta de s’approcher, d’invoquer ses branches pour l’attraper, maladroitement.
Lorsqu’elles touchèrent la surface de l’aura, elles se firent projeter à plusieurs mètres.
Sa mère s’enfonçait dangereusement au fin fond de la forêt et cela ne présageait rien de bon.
Ten’ aboya, un étranger était en train de s’approcher deux. Une sorte d’ombre enflammée noire menaçante.
Aurore fit signe à Ten’ de ne pas s’approcher. Elle sentait cette aura malfaisante dégager de lui à plusieurs dizaines de mètres.
Sa mère s’avançait vers cette chose et elle était impuissante.
Elle tenta de s’interposer pour raisonner sa mère mais l’aura la projeta.
Des racines sortirent de terre pour la rattraper au vol et amortir sa chute. Ten’ s’approcha d’elle pour vérifier qu’elle allait bien, elle le rassura, un peu sonnée.
Elle n’eut pas le temps de se relever, l’ombre était aux côtés de sa mère.
L’aura ne lui faisait rien. Elle était de la même couleur que ses flammes.
— Belle créature… mes efforts ont été récompensés…
Il sembla absorber l’aura d’une main.
— Délicieux… ces cauchemars sont un délice.
Alexandra sembla se vider de cette énergie qui l’avait dirigée jusqu’ici et les forces la quittèrent, elle s’écroula.
La chose la rattrapa et caressa son visage de ses longs doigts sombres.
Ten’ grognait et cela le dérangea assez pour qu’il se rende compte de leur présence.
Il pointa Ten’ et une aiguille noire se dirigea à une grande vitesse vers Ten’.
Aurore cria et tendit sa main vers lui. Un bouclier de terre et de racines apparut à temps pour le protéger.
— Tu es sa fille, c’est ça… ?
Demanda la voix un peu brouillée de l’ombre.
Elle préféra ne pas répondre.
— Que voulez-vous ?!
— Moi… ? Rien, rien…
2020.10.20
« et le peu de lumiere »: lumière (l’accent manque)
« — Tu es pêle… et ces cernes… tu es sûre que ça va… ? »: pâle je pense.
« Un bouclier de terre et de racines apparut aà temps pour le protéger. »: « à » au lieu de « aà »
Mais c’est terrible. Tout allait bien dans le texte précédent, ils allaient manger en famille, dans une ambiance joyeuse, et là pan: des cauchemars très dures, Alexandra qui ne parvient pas à récupérer (ce qui en soit est traumatisant), et apparemment un être maléfique qui se nourri des cauchemars des gens. Et c’est le dernier texte ?
Par pitié dis-moi qu’une suite est prévue…
Ah oui, pêle ça veut rien dire.
Je crois que j’ai pas trouvé de fin, donc cul-de-sac pour ce texte, certainement !