Elle vivait seule et travaillait en tant que serveuse dans un petit restaurant.
Ses parents étaient décédés en lui laissant leurs dettes et elle avait préféré repartir de zéro en se débrouillant seule comme elle l’avait toujours fait.
Alors elle avait pu louer un petit studio après avoir réussi à trouver un travail.
C’était difficile sans aucun diplôme, elle n’avait pas pu finir sa scolarité et elle avait déposé sa candidature à plusieurs endroits avant qu’on ne l’embauche.
Elle eut de la chance de tomber sur des employeurs sympathiques qui décidèrent de lui laisser une chance, puis au fil des jours, des semaines puis des mois. Ils s’étaient attachés à elle.
Elle bossait bien, faisait de son mieux sans rechigner à la tâche et surtout, elle apprenait vite.
Elle se raccrochait à ce qu’elle pouvait pour continuer à vivre et tenter de s’en sortir.
Elle était devenue la petite serveuse du bar restaurant.
Ses cheveux bruns ondulaient sur sa tête, elle les attachait toujours en queue de cheval ou en chignon pour le service. Quelques mèches retombaient devant son visage.
Un petit tablier noir par dessus ses vêtements et elle était prête pour commencer.
Elle était maintenant habituée à cette routine.
Elle habitait à quelques rues de là, et c’était très bien.
Elle arrivait à mettre quelques sous de côté pour économiser, mais trois fois rien.
Ce soir là, elle croisa quelqu’un en rentrant chez elle.
Il pleuvait et elle n’avait pas pris son parapluie. Elle courait pour éviter d’être trop trempée avant de rentrer enfin chez elle, et elle faillit le renverser.
Un homme d’à peu près son âge marchait en traînant des pieds et la tête baissée.
Elle le percuta, s’excusant confuse, il la regarda à peine et continua son chemin.
Elle vit dans ses yeux le désespoir.
Cela lui fit mal au coeur mais elle ne voulait pas déranger.
Elle était partie pour continuer son chemin lorsqu’elle rebroussa chemin et l’interpela.
Il y avait quelque chose dans son attitude qui lui rappelait beaucoup trop son propre vécu.
Elle avait connu le désespoir. De ne rien avoir et de ne pas savoir où aller.
— Est-ce que tout va bien… ?
Demanda t-elle.
Elle devait presque crier avec le bruit de l’averse.
Il s’arrêta mais ne répondit pas.
Il semblait perdu dans sa réflexion et elle allait continuer son chemin lorsqu’elle le vit traverser sans regarder, alors que le feu était vert pour les voitures.
Un véhicule arrivait à toutes vitesses et elle courut le rattraper et le tirer vers elle.
— Ça va pas non ? Regardez avant de traverser !
Cria t-elle, cette fois-ci, en colère contre son comportement.
Il était sonné, ne réalisant pas encore ce qui venait de se passer. La voiture le frôla et klaxonna.
Il remarqua alors la jeune femme et ne sut quoi répondre.
Elle n’attendit pas un mot de sa part et continua de l’interroger.
— Vous allez où comme ça ?
Soupira t-elle, exaspérée.
Elle n’était pas rassurée de le laisser errer ainsi dans les rues et sur la route. Comment avait-il fait pour ne pas se faire renverser jusque ici ? Elle ne savait pas depuis combien de temps il arpentait la ville mais elle ne pouvait pas le laisser ainsi, dans cet état, seul.
Aucune réponse.
— Si vous n’avez nulle part où aller. Suivez moi.
Elle l’attrapa par le bras et l’emmena avec elle, dans son appartement, qui se trouvait à quelques mètres de là.
— Ce n’est pas grand chose, mais restez pour la nuit, au moins.
Elle se mit à faire la conversation, seule.
C’était quelque chose qu’elle avait finit par apprendre et apprécier : discuter avec les gens. Même si cela s’apparentait à un monologue, elle essayait de le mettre à l’aise et combler le silence qui pouvait être gênant.
L’immeuble était vétuste, la porte d’entrée était rongée par le temps et les gongs grincèrent lorsqu’elle la poussa pour les laisser entrer.
Il n’y avait pas d’interphone, de mot de passe, ou de serrure. Tout le monde aurait pu pénétrer dans le hall.
Il n’y avait que des personnes au revenu modeste qui habitaient ici, aucune sécurité parce que les potentiels voleurs n’auraient rien eu à dérober dans ces appartements.
L’entrée n’était pas éclairée, mais par chance l’ampoule dans l’escalier n’était pas morte même si la lumière crépitait de temps en temps.
— Je suis au deuxième étage, désolée, pas d’ascenseur ici…
Elle avait finit par le lâcher et elle se tourna vers lui pour vérifier qu’il la suivait toujours.
Elle gravit les marches et elle ouvrit la porte avec sa clé.
Vu l’état de la porte, une simple porte en bois avec une serrure toute aussi rudimentaire. Un simple coup de pied aurait pu suffir à l’ouvrir, ou un coup d’épaule.
Elle l’invita à entrer et referma la porte derrière lui.
— Fais comme chez toi. Tu peux aller prendre une douche… je ne vais pas avoir grand chose à te prêter comme vêtements propres…
Elle le poussa sans sa salle de bain et lui tendit une serviette de bain pliée, certainement propre.
Il resta là sans rien dire, ni rien faire.
— Lave toi. T’es trempé par la pluie, tu vas attraper froid.
Ordonna t-elle en refermant la porte pour lui laisser une certaine intimité.
Elle n’avait pas vraiment réfléchi à la suite. Elle avait invité cet inconnu à se réfugier chez elle mais son appartement n’avait qu’un seul lit.
Elle n’avait que le stricte minimum, une table à manger, une cuisine et une salle de bain.
Elle soupira, elle pensait déjà à lui laisser son lit pour la nuit.
Elle-même trempée de la tête jusqu’aux pieds, elle tenta de se sécher avant de pouvoir également aller se laver.
Elle se dirigea vers le frigo et l’ouvrit.
Elle attrapa quelques restes et les fit réchauffer dans une poêle avant de les servir dans une assiette creuse sur la table, accompagné d’un verre d’eau.
Une bonne odeur embauma toute la pièce principale.
La porte de la salle de bain s’ouvrit et il en sortit.
Torse nu et juste en caleçon et la serviette sur lui, cette douche avait eu l’air de lui faire du bien malgré son expression encore morose et perdu.
Elle l’invita à s’asseoir et manger. Il n’y avait qu’une paire de couverts et il la fixa.
— J’ai déjà mangé à mon travail. C’est pour toi, tu dois avoir faim, non… ?
Il baissa son visage vers l’assiette et hocha la tête. Il prit en main la fourchette et commença à manger, de bon coeur.
— Prends ton temps. Je vais aussi me doucher.
Il était assis là, chez une inconnue et il ne savait pas quoi penser. Ce plat de restes réchauffé n’était pas spécialement bien présenté ni délicieux mais il lui réchauffait un peu le coeur et le corps. Cela faisait quelques bonnes heures qu’il arpentait dehors sans avoir rien avalé ni bu, et ce que son hôte lui avait présenté sur la table, aussi modeste soit-il, était salvateur.
Il se ressassait ce qu’il avait fait tout en mâchant et continuant d’apporter de la nourriture à sa bouche.
Il avait quitté la maison familiale de manière dramatique. Ses parents n’avaient pas cherché à le rattraper ni le ramener de force à la maison. Après tout, il était majeur depuis quelques années et c’était sa décision. Tout juste vingt ans, il était parti.
Sans rien. Juste avec ses vêtements sur lui, pas même un sac à dos rempli du stricte nécessaire.
Il avait erré et était arrivé dans cette ville. Il n’y connaissait rien.
Il avait vécu dans une bulle de privilèges dont il ne se rendait compte qu’à peine maintenant.
Cela lui avait frappé, tout d’abord l’endroit où vivait cette personne.
Les murs étaient fissurés et la peinture s’écaillait par endroits. Le plafond avait le même traitement et dans les recoins, l’humidité s’était accumulée à certains endroits, formant des petites cloques sous la peinture et des petites taches sombres de moisissures, discrètes encore mais cela ne lui avait pas échappé.
Le sol était en bois, fait de planches qui avaient gondolées à l’usure et grinçaient plus ou moins fort selon l’endroit où on posait les pieds. À se demander comment il tenait sans qu’ils passent à travers.
La fenêtre était également en bois et les vitres si fines qu’on entendait les grosses gouttes de pluies s’écraser sur la surface du verre lorsque des bourrasques venaient souffler un peu trop fort contre celles-ci. D’ailleurs le vent s’engouffraient à travers le cadre et sifflait un peu. Ce qui comblait le silence un peu pesant depuis qu’elle était partie dans la salle de bain.
S’il n’y avait eu personne il aurait tout simplement pensé que cet endroit était abandonné.
L’appartement n’était pas très grand et bientôt il entendit l’eau couler dans la baignoire.
Il serait bien parti mais aussi insouciant qu’il pouvait l’être, il ne se sentait pas de s’éclipser sans remercier la jeune femme. Et il devait le reconnaître, il n’avait nulle part où aller. Par ce temps, il commençait à avoir froid à l’intérieur de ses os, et même s’il était à moitié absent, il lui semblait qu’elle l’avait sauvé lorsqu’il manqua de se faire renverser.
Quoi qu’il en soit, il était trop impoli de s’en aller sans rien dire, surtout qu’il ne savait pas où il serait allé par la suite.
Perdu dans ses réflexions, le temps passa plus vite que prévu et elle fut déjà sortie, en T-shirt et un pantalon léger de pyjama sur les hanches. En train de se sécher grossièrement les cheveux, la serviette posée sur ses épaules.
Elle s’assit devant lui après avoir débarrassé le plat vide. Un miracle qu’elle ait une seconde chaise.
— Tu as encore faim ? Besoin d’autre chose… ? Désolée, je n’ai pas grand chose à offrir…
S’excusa t-elle un peu gênée, elle savait que son petit cocon était quelque peu rudimentaire.
— Merci…
Répondit-il, sans savoir trop quoi ajouter.
— Oh, c’est rien. Je t’en prie…
Elle entendait enfin sa voix. Elle eut du mal à cacher sa joie qu’il commence à s’exprimer.
— Hm, tu veux p’tre en parler… ? De ce que tu faisais dehors dans cet état… ?
Il hésitait encore. Il se sentait idiot.
Elle qui avait l’habitude de vivre seule, avait un besoin de communiquer, et elle ne se rendait pas compte qu’elle commençait à occuper l’espace.
— Je peux peut-être t’aider… ? Si tu ne me dis pas quels sont tes problèmes, je ne peux pas deviner…
Elle avait raison mais il ne savait pas par où commencer. Il ne s’était pas demandé ce qu’étaient ses problèmes actuellement, ni comment les gérer.
— Je… je n’ai nulle part où aller… je n’ai rien…
Dit-il simplement.
— Comment ca… ?
— Je suis parti de la maison familiale…
— Ah…
Il eut un long silence.
— Je peux t’héberger un moment ici, si tu n’as nulle part où aller… ce n’est pas grand chose mais au moins tu n’auras pas à dormir dehors. Est-ce que tu as un travail… ?
Elle essayait de trouver une solution pour l’aider à s’en sortir. Elle savait ce que c’était d’être livré à soi-même.
Il n’en revenait pas. Comment une personne aussi modeste pouvait lui proposer de l’aider ? C’était mieux que rien, il n’allait pas cracher sur un toit.
Un travail… ? Il n’avait jamais eu besoin d’avoir un travail. Il sentait que ça allait être nécessaire s’il souhaitait quitter ce taudis et voler de ses propres ailes… mais comment faire pour en trouver un, et dans quel domaine …?
Il prenait du temps pour répondre et elle vit son hésitation.
Elle-même s’était trouvée dans cette situation et le voir ainsi lui rappela sa situation, lorsqu’elle avait perdu ses parents. Elle eut un pincement au coeur. Elle souhaitait lui apporter l’aide qu’elle n’avait pas eu quand elle avait été dans cet état.
— Si tu n’as rien, je peux demander là où je travaille pour te prendre en période d’essai. Qu’est-ce que tu en dis… ?
Proposa t-elle, pour lui donner de l’espoir et lui remonter le moral.
Il releva le visage et la regarda.
Elle était inquiète, cela se voyait mais elle souriait. Elle avait une expression douce qui le rassurait.
Comment pouvait-elle être aussi positive alors qu’il pouvait deviner qu’elle n’avait pas grand chose.
— Il se fait tard, tu as l’air fatigué. Viens, je te montre le lit. Repose-toi, on pourra discuter d’avantage demain, d’accord ?
Elle se leva et désigna la chambre.
Il n’y avait même pas de porte, c’était une ouverture plutôt large qui donnait accès à une autre pièce.
Le lit n’était pas très large et il comprit qu’ils n’allaient pas le partager. Un peu rassuré de ne pas devoir dormir avec une inconnue.
Elle fouilla dans un placard pour en sortir une autre couverture qu’elle prit dans ses bras.
Il s’allongea dedans et elle retourna dans la salle avec sa couverture.
Elle jeta quelques regards dans sa direction pour vérifier qu’il dormait bien et débarrassa la table.
Elle ferait la vaisselle demain.
Il s’etait endormi presque aussitôt, éreinté de sa journée.
Elle posa la couverture dans un coin de la salle et se roula dedans pour également dormir.
*
L’appartement n’avait pas de rideaux et ils furent réveillés par le lever du soleil.
Elle prépara de l’eau chaude.
— Au fait, comment tu t’appelles ? J’ai totalement oublié de te demander ton prénom hier soir…
— Sephyl…
— Moi c’est Alicia. T’as quel âge… ? Tu m’as dit que t’étais parti de chez toi… mais si tu es mineur tu vas devoir rentrer chez tes parents… je veux pas avoir de problèmes… tu comprends ?
— 20 ans.
Il la dévisagea l’air de lui demander si elle pensait vraiment qu’il était mineur avec sa dégaine, presque vexé.
— C’est pas un peu tard pour fuguer… ?
Elle parla un peu trop vite, et elle mit sa main devant sa bouche trop tard. Elle s’excusa maladroitement.
Elle lui arracha un pouffement puis un sourire.
— Si.
Soulagée qu’il ne lui en veuille pas pour son franc parler, elle continua son petit interrogatoire.
— Tu veux en parler ?
Il soupira.
— Mes parents voulaient décider de mon futur, de ce que je devais faire dans la vie. J’en ai eu marre… j’ai préféré partir.
Sa voix était lasse mais la nuit de sommeil lui avait fait du bien, au moins pour délier sa langue et il était moins froid, même s’il restait distant.
*
Les cheveux attachés grossièrement en chignon haut, des mèches retombaient de tous les côtés, mais son visage était dégagé et c’était le principal.
Avec son petit tablier noir dans lequel elle rangeait un stylo et un bloc notes pour les commandes, dans la poche juste devant.
Elle les sortit et s’arrêta devant une table avec des gens assis autour.
— Bien le bonsoir, qu’est-ce que je vous sers ce soir ?
— Bonsoir ma petite Alicia ! Comme d’habitude !
Trois hommes d’âge mûr étaient assis à la table ovale et discutaient joyeusement.
— Pareil.
Dirent les deux autres d’une seule voix.
Ils la saluèrent et retournèrent à leur conversation, faisant à peine attention à sa présence.
C’étaient des habitués et elle repartit sans demander son reste après avoir gratté la pointe du stylo sur le papier qu’elle arracha et posa sur le passe-plat, à destination du cuisinier.
La cloche au dessus de la porte d’entrée tinta.
Elle se retourna et se dirigea vers les nouveaux clients.
En les dirigeant vers une table libre, elle revint les voir aussitôt avec la carte du restaurant et leur demander s’ils souhaitaient un apéritif.
Elle contourna le comptoir pour aller chercher leur commande et quelques amuse-gueules offerts par la maison.
La barmaid et gérante la regardait faire tout en s’occupant de surveiller la salle et intervenir si besoin.
Alicia avait vite appris les bases du métier et elle travaillait bien, malgré quelques erreurs au début. Maintenant que cela faisait des années qu’elle était employée ici, elle avait pris ses marques et ses aises.
La clientèle habituée l’appréciait et avait vu ses progrès en tant que serveuse. Elle faisait partie du décor et il aurait été étrange qu’elle ne soit plus là tellement sa présence faisait également partie des murs.
Elle était majoritairement enjouée et lorsqu’elle pouvait se le permettre, elle discutait avec les clients dont elle connaissait le nom et leur petit train de vie.
Lorsqu’un client posait problème, elle avait encore un peu de mal à gérer ces situations. C’était alors la gérante ou le gérant aux cuisines qui s’en chargeaient, ils s’interposaient et imposaient leur décision s’il y avait besoin de faire quitter les lieux aux trouble-fêtes.
*
Elle leur parla du jeune homme qu’elle avait recueilli, sans leur dire qu’il était hébergé chez elle, elle leur demanda s’ils étaient interessés par un autre employé.
Ils s’étaient échangés des regards et avaient réfléchi sérieusement à cette idée. Leur restaurant commençait à avoir une clientèle régulière et parfois il arrivait qu’ils se retrouvent débordés. Ils étaient conscients qu’Alicia ne pouvait pas tenir la salle seule dans certains cas, mais ils n’avaient pas non plus le budget nécessaire pour embaucher quelqu’un à temps plein.
Ils finirent par accepter de le prendre à l’essai en attendant de voir si cela allait fonctionner.
Il accepta de travailler à mi-temps, pour commencer.
C’était mieux que rien et elle ne lui faisait pas payer de loyer alors qu’il squattait littéralement chez elle.
— Oh, t’en fais pas pour ça. Tu me paieras quand tu pourras et si tu as envie. Ça ne me coûte pas grand chose de t’héberger.
Avait-elle rétorqué alors qu’elle lui avait laissé son lit et qu’elle avait dormi par terre la première nuit.
— Non, mais ça va pas ?! Tu dors dans ton lit et je dormirai par terre.
— Hors de question, tu es mon invité !
Ils s’étaient disputés ainsi pour savoir comment gérer la problèmatique du coucher.
Ils avaient fini par faire un roulement pour que chacun leur tour dorme dans le lit et par terre.
Ce n’était pas aussi désagréable qu’il l’aurait cru de dormir au sol, surtout avec une couette assez épaisse, mais il avouait que le lit était plus confortable.
Ce n’était qu’un simple lit une place, c’est pour cela qu’il était impossible de le partager en y dormant à deux.
Il serait allé ailleurs s’il en avait eu la possibilité mais son salaire ne lui permettait pas de trouver un autre logement. Il n’avait pas d’autre choix que d’accepter son offre généreuse et attendre de mettre assez d’économies de côté pour pouvoir quitter ces lieux.
Il travailla dur. C’était la première fois qu’il travaillait mais il n’était pas complètement incompétent.
Il avait une certaine rigueur qu’il pouvait appliquer dans n’importe quel domaine et faire la plonge ou bien faire serveur était dans ses cordes.
Il gagna en maturité de faire pour la première fois ces tâches qui auraient pu être considerées comme ingrates.
Alicia l’aida à apprendre les ficelles du métier et en quelques jours, il en avait maitrisé les bases.
Les gérants étaient plutôt contents de ce nouvel employé bien dégourdi et pas très cher à payer.
Il pouvait même gérer les clients récalcitrants.
Ce soir là, il y avait du monde et une table était plus joyeuse que les autres. Des hommes d’âge moyen riaient à gorges déployées sans faire attention à ce qui les entourait.
Elle était alors allée les raisonner et tenter de les calmer, avec sa diplomatie légendaire, malheureusement ils étaient trop alcoolisés pour entendre raison et l’un deux l’attrapa par la taille et se mit à la tripoter.
Sephyl intervint plus que rapidement et s’interposa aussitôt alors qu’elle s’était crispée et n’avait d’autre choix que de se laisser faire sans faire de vagues.
Il la sépara du client et de son regard noir, le dévisagea et l’obligea à quitter les lieux s’il réiterait un comportement de ce genre.
Dans les vestiaires, hors de vue des clients.
— Euh… merci… d’être intervenu…
Elle ne savait pas comment le remercier et elle n’osait pas croiser son regard, et elle se frottait le bras avec sa main. Fixant un point sur le sol.
— Réagis, bon sang ! Ne reste pas plantée là, à te laisser faire !
Dit-il agacé par sa passivité.
Elle évita son regard et les larmes lui montèrent aux yeux mais elle se retint de pleurer.
Il remarqua à quel point elle était désemparée et il se calma, changeant son approche. Il se gratta la tête, gêné. Ce n’était pas sur elle qu’il devait passer ses nerfs.
— Laisse tomber… la prochaine fois, fais une scène au lieu de laisser ces porcs te toucher comme ça.
Dit-il simplement.
Il s’en alla, la laissant regagner composition.
La gérante avait assisté à la scène et avait été satisfaite de la réaction de Sephyl.
*
Elle n’osait pas trop parler de son passé. Elle ne voulait pas de la pitié des gens et elle préférait se concentrer sur le positif.
Il l’avait appris des gérants, au détour d’une conversation puis il avait fini par lui demander.
— Au fait, t’es orpheline… ?
Ils étaient dans l’appartement, autour de la table et il avait engagé la conversation. Elle ne s’y attendait pas.
— Euh oui… pourquoi cette question… ?
Il se sentait idiot. Il squattait chez elle et il ne s’était pas plus intéressé à elle et ses problèmes auparavant. Il ne pensait qu’à lui et à son propre confort personnel.
— Je… je suis désolé de te parler de mes parents ainsi alors que tu n’en as plus…
Elle sourit et le rassura d’un regard bienveillant, doux.
— Ne t’en fais pas pour ça. Ça fait des années qu’ils ne sont plus là et je n’ai jamais été très proches d’eux…
*
Ils avaient à peu près le même âge mais il se sentait si immature à côté d’elle. Elle était même un peu plus jeune que lui, de peu.
Il ne savait rien de la vie.
Elle lui avait appris tout ce qu’elle savait sans le juger, avec sa bonne humeur habituelle et elle ne l’avait jamais pressé à partir de chez elle.
Peut-être qu’elle recherchait finalement un peu de compagnie, peu importe qui, mais au moins, la sienne n’avait pas l’air de la gêner.
Il voulait faire quelque chose pour elle.
Après tout, elle lui avait tant donné, sans rien demander en retour. Parce que c’était dans sa nature.
Alors il fit le peu qu’il put : acheter quelques objets et améliorations pour l’appartement.
De son vécu il savait que l’endroit pouvait être plus confortable. Cela restait insalubre mais c’était plus agréable avec quelques détails et remplacement. Cela faisait une certaine différence.
Elle l’avait remercié, parce qu’elle n’y avait jamais songé, aussi.
Et sans s’en rendre compte, l’appartement était également devenu le sien, en partie. Il se sentait chez lui.
*
Il s’était habitué à ce quotidien, cette routine.
Ils ne s’entendaient pas spécialement et il l’avait peut-être jugée trop vite.
De son côté, elle ne l’avait jamais considéré plus qu’un ami. Elle savait qu’elle ne le méritait pas, au fond d’elle, elle n’avait pas d’ambition, elle était ce qu’elle était et elle vivotait et avait à peine de quoi se faire plaisir de temps en temps, avec son pauvre salaire.
Mais elle appréciait sa petite vie parce qu’il fallait continuer de vivre.
Elle n’était pas assez bien pour lui, c’était son constat depuis le début et cela n’avait pas bougé pour elle. Si elle pouvait l’aider, si son existence avait pu l’aider, lui. Cela lui suffisait. Elle était reconnaissante qu’il reste chez elle et qu’il lui tienne compagnie. C’était ce qui lui manquait, d’avoir quelqu’un auprès d’elle, avec qui échanger, même s’il était loin d’être bavard. Sa présence était mieux que rien pour lutter contre la solitude.
Lui non plus, s’était fait à l’idée qu’il n’était pas assez bien pour elle. Il n’avait plus rien, il repartait de zéro, il ne savait rien et elle avait dû tout lui apprendre.
Même à son travail, il avait pu appliquer rapidement et effectuer efficacement les tâches mais il se sentait encore redevable, il se sentait encore si insignifiant et dépendant d’ elle. De son logement.
Il y avait autre chose, il aurait pu partir mais il était inquiet de la laisser vivre seule. Elle était si candide, elle l’avait accueilli lui, un inconnu, à venir chez elle.
Que pourrait-il arriver si elle proposait à un autre inconnu mal intentionné. Il n’était pas serein.
Il était exaspéré par son comportement mais il était également protecteur envers elle.
Quoi qu’il en soit, il ne se sentait pas légitime d’être plus intime avec elle, il se disait qu’elle méritait mieux que lui.
Ils avaient fini leur service.
Ce jour là, il pleuvait des cordes et lorsqu’ils sortirent du restaurant, ils s’arrêtèrent sur les marches devant la porte et elle observa les trompes d’eau s’abattrent sur le paysage devant eux.
Elle sourit.
— Ça me rappelle la première fois qu’on s’est vu. Il pleuvait comme aujourd’hui…
Elle avait les yeux perdus dans cette pluie.
— Ça fait presque un an… déjà… j’ai l’impression que c’était hier…
Ajouta t-il songeur.
Il lui jeta un regard.
— Ah. J’ai un parapluie mais… je pense qu’on va tout de même finir trempés jusqu’aux os…
Ils partagèrent le même parapluie, serrés en dessous.
Arrivés à l’appartement, leurs vêtements étaient à tordre. Même avec le parapluie, le vent et la pluie torentielle avaient eu raison d’eux.
*
— Est-ce que ça te dérange de partager le même lit… ?
Il avait osé poser cette question, sans arrières pensées, juste parce que c’était plus pratique.
— Je me disais… enfin, je pensais à acheter un lit plus grand pour remplacer le tien… juste que ça serait peut-être plus simple qu’on puisse tous les deux dormir sur un vrai matelas, et ne pas faire ce roulement de dormir à tour de rôle par terre…
Elle réfléchissait sérieusement. Ce n’était pas bête, mais elle ne pensait pas que cette proposition viendrait de lui.
— Ah, tu ne vas pas acheter ça tout seul, quand même… ça doit être hors de prix… si on compte le sommier et le matelas…
— Là n’est pas la question. J’ai mis assez de côté pour, quitte à acheter un lit, je ne vais pas en prendre un autre de la même taille, surtout qu’on n’aurait pas la place pour le mettre ailleurs… enfin, je comprendrai que tu refuses qu’on dorme ensemble.
— Ah, ça ne me dérange pas qu’on partage le même lit.
Répondit-elle de manière directe, sans aucune gêne ni réaction particulière.
C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent à dormir dans le même lit, avec chacun leur couverture et cela se passait très bien. Ils étaient trop fatigués pour être gênés, ils s’endormaient comme des masses et le lendemain, il arrivaient qu’ils se réveillent l’un en face de l’autre, avec seulement quelques centimètres séparant leur visage.
— Pourquoi tu es si gentille avec moi ?
— …Je ne trouve pas, spécialement…
— Tu me laisses vivre avec toi sans me presser à partir…
— Je ne vais pas te jeter dehors quand même.
— … Tu n’en as pas marre de m’avoir dans les parages… ?
— Ça va… tu n’es pas trop désagréable comme compagnie…
— Et si je restais plus longtemps que prévu… ?
Il avait posé cette question en souhaitant sonder sa réaction.
— Pas de problème.
— Et pour toujours… ?
— D’accord.
*
Il l’avait alors serrée dans ses bras.
Ils s’étaient donnés une raison de vivre, mutuellement.
L’appartement était devenu leur petit nid, il était modeste mais c’était leur petit nid à eux, leur havre de paix et de bonheur.
Puis ils décidèrent de fonder une famille.
Ils se sentaient capables de créer cela ensemble, ils s’étaient convaincus que cela serait possible. Il avait prévu de trouver un autre travail pour pouvoir avoir un salaire plus conséquent et par la suite déménager.
Déménager pour un plus grand appartement et accueillir un enfant. C’était leur souhait.
Dans ses bras et dans ses yeux, elle se sentait capable de réaliser cela, elle y croyait.
Il ne pensait pas qu’il se ferait rattraper par son passé. Son rêve se craquela lorsqu’on vint frapper à leur porte.
C’était un employé de ses parents, et pas n’importe lequel. Un conseiller proche et il avait réussit à trouver où il était.
— Bonsoir… je suis désolé de vous déranger mais je dois vous parler d’un sujet extrêmement important…
Il l’avait fait entrer, mais la femme avec qui il partageait maintenant sa vie était à ses côtés, et elle était enceinte.
Ils étaient encore dans leur vieil appartement.
La personne regarda de manière insistante Sephyl avant de s’exprimer.
— Je n’ai rien à lui cacher, parlez.
Il dut s’asseoir lorsqu’il apprit pour le décès de ses parents. Ce n’était pas une mort naturelle. Ils avaient été assassinés et il y a avait actuellement une lutte pour récupérer le pouvoir du domaine.
Ce conseiller fidèle avait pu s’échapper de manière discrète pour prévenir le jeune maître sans éveiller les soupçons mais le temps était compté.
— Vos parents auraient préféré que je vous laisse dans l’ignorance… mais il m’est difficile de ne rien dire quand je vois le gâchis que cela va être si tout ce qu’ils ont bâti finissent entre de mauvaises mains… c’est une requête égoïste que je vous fais présentement… pensez-vous pouvoir reprendre le pouvoir et les venger… ?
Il tremblait d’émotion mais il ne s’arrêta pas pour autant.
— Je sais que c’est beaucoup demander, mais le temps presse… je dois repartir avant qu’on ne me trace et qu’on découvre votre localisation. Même si vous avez quitté les lieux, il est possible qu’on en ait après votre vie à cause de votre lignée…
Il hésitait et il était envahi de nombreuses émotions.
La colère, la tristesse d’avoir perdu ses parents sans avoir pu se réconcilier avec eux. Puis la vengence.
La responsabilité de tout ce qu’ils avaient construits, et qu’il se devait de protéger.
Il avait autre chose à protéger : sa femme et ses futurs enfants, mais dans cette situation ils étaient également en danger.
Elle posa alors une main sur son épaule.
— Vas-y. C’est important pour toi. Je t’attendrai.
Avait-elle dit, de sa voix rassurante et son regard plein de confiance et d’amour envers l’homme qui partageait sa vie.
Il avait alors attrapé ses doigts et les avait resserrés dans sa main, d’un regard triste, il ne savait pas quoi dire.
— Attends-moi, je reviendrai, je ne sais pas quand mais je reviendrai. Je te le promets. Et je te raconterai tout.
Il l’embrassa et s’en alla avec l’autre personne.
C’était dur de la laisser seule. Elle portait en elle la vie et il ne savait pas s’il reviendrait en vie. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas pratiqué et il avait certainement perdu en dextérité de combat, même s’il avait de bons restes génétiques.
Le conseiller lui fit un rapide résume détaillé de la situation sur le trajet.
Il était heureux d’avoir réussi à le convaincre.
Il eut quelques mots sur ses parents.
— Ils étaient fiers et contents pour vous… pour votre vie que vous meniez… pour votre bonheur… vraiment. Je sais qu’ils m’en voudront de vous avoir trouvé. Ils ne souhaitaient plus vous imposer leurs choix… mais…
— Je sais. J’ai mûri aussi, grâce à… Alicia… c’est mon rôle de sauver ce que mes parents ont laissé… je dois prendre cette responsabilté… je vais déloger ceux qui ont fait ça, vite fait bien fait. Comment cela a pu arriver… mes parents… je pensais qu’ils étaient appréciés… aimés…
— Ils l’étaient. Je vous l’assure…
*
Ils avaient été séparés, ou plutot piégés.
Elle, s’était retrouvée seule dans son bureau à étudier des dossiers qu’elle trouvait étranges. Certains détails ne coïncidaient pas. Elle lui en avait parlé mais il l’avait rassurée en disant que ça devait être une erreur de rapport. Malgré ses mots, elle n’était pas rassurée, elle avait un mauvais pressentiment.
Lorsqu’elle put mettre le doigt sur ce qui clochait, il était trop tard.
Quelqu’un frappa à la porte et entra sans même attendre qu’on lui dise d’entrer.
Elle sut tout de suite que ça n’allait pas.
La personne ferma la porte derrière elle et s’approcha prudemment d’elle, qui était derrière son bureau.
Même si elle était moins redoutable seule, elle le restait même à son âge.
— Les temps changent… et le vôtre est fini…
Ils livrèrent bataille dans le bureau qui fut mis sens dessus dessous.
Il n’y avait pas eu de temps pour la parlotte.
Le corps de l’espion gisait au sol dans une position anormale, et elle, essayait de tenir debout, le souffle court, elle s’appuyait sur ce qu’elle pouvait.
Il fallait faire vite, elle ne pouvait pas rester là à attendre qu’une autre vague d’ennemis viennent la cueillir. Elle était inquiète pour son époux.
Elle jeta un regard à la porte et se tourna vers la baie vitrée.
Les deux étaient probablement gardés mais elle devait choisir. Et son choix se porta sur la fenêtre. Elle regarda prudemment à l’extérieur avant d’ouvrir et s’aventurer dehors.
Elle avait réussi à reprendre son souffle et elle se dépêcha pour ne pas rester au même endroit trop longtemps.
Elle ne rencontra personne et fit le maximum pour ne pas être vue.
Où était son mari ?
Il était allé dans les sous-sols du château pour un contrôle. Quelqu’un lui avait signalé une présence de nuisibles, et il n’avait pas fait plus attention à cette information. Cela arrivait qu’il y ait des rats, des petits animaux ou gros insectes, rien de très dangereux tant que la population restait stable.
Rien d’anormal mais il sentit la présence de quelqu’un, et ceci éveilla ses soupcons.
Sa femme avait peut-être raison. Il resta sur ses gardes et interrogea cet intrus avant de tenter quoi que ce soit.
Cela pouvait être quelqu’un qui s’était égaré, même si cela aurait été plus qu’étonnant.
Aucune réponse.
Il posa sa main sur son arme, prêt à dégainer.
Il faisait sombre mais il s’était rapidement habitué au lieu et sa vision était suffisante pour deviner les contours de la silhouette qui sortit de sa cachette.
— Je te reconnais…
Avait-il dit.
Sa femme avait eu raison. Il se sentait idiot de n’avoir pas donné de l’intérêt à son pressentiment mais il était trop tard maintenant pour regretter.
Tout ce qu’il espérait c’est qu’elle aille bien, mais dans l’instant présent c’était à lui de faire attention à son adversaire.
— Quel honneur que vous vous souveniez de moi, monsieur…
L’amusement était perceptible dans sa voix.
Il approchait doucement, comme pour faire durer ce plaisir, cet instant avant que leurs armes soient dégainées.
— Que veux-tu ?
Il recula de quelques pas, se positionnant et essayant de sonder les alentours. Ils étaient seuls, ce qui le surprit.
— Pas grand chose… juste votre mort ? Votre domaine sera entre de bonnes mains…
— Laisse-moi en douter. Je ne meurs pas si facilement, même seul.
— Nous sommes au courant de vos capacités… votre duo est renommé mais sans votre partenaire… vous n’êtes pas aussi redoutable que vous pouvez le croire.
— C’est ce qu’on va voir.
Les tintements des lames qui s’entrecroisent résonnaient entre les murs mais personne n’aurait pu en être témoin ni alerté par ces bruits. Ils étaient à l’écart et ce lieu avait été choisit pour cela.
Elle avait pu retourner à l’intérieur du château mais elle ne savait plus à qui elle pouvait faire confiance parmi ses employés. Elle était encore dans le flou.
Elle se cacha et chercha une seule personne, autre que son époux. Elle essayait d’écouter les conversations pour deviner où il pouvait bien être.
Leur conseiller, majordome et ami. Il fallait qu’elle réussisse à le trouver pour le prévenir de la situation. Et vite. Il était formé pour se battre mais elle craignait qu’il n’ait été éliminé.
Elle entendit un bruit qui l’interpela. Il aurait été imperceptible et anodin pour les autres mais dans cette situation, elle savait qu’elle devait se rendre à la source de ce son.
Sa chambre.
Lorsqu’elle ouvrit, le corps d’un employé était à terre, et celui de son ami se tenait accroupi à ses côtés, vérifiant que l’intrus ne se réveillerait pas.
Elle lâcha un soupir de soulagement.
— Madame… je suis profondément confus…
— Je suis au courant de la situation. J’ai été également attaquée, je dois à tout prix savoir où est mon mari.
— Je l’ai vu se diriger vers les sous-sols. Il m’a dit que ce n’était qu’un contrôle de routine… mais…
— Merci. J’y vais de ce pas. Ce sera le chaos bientôt ici. Je ne vais pas te dire que je te confie le reste… cela serait beaucoup trop de poids sur tes épaules et égoïste de ma part. Si jamais nous ne nous revoyons pas. Pars. Enfuis-toi. Merci pour ces années de bons et loyaux services. Ne cherche pas à nous venger… je pense qu’effectivement, notre ère se termine ici…
Elle ravala une larme et se dirigea vers la porte, prête à l’ouvrir et s’en aller.
— Madame… et votre fils… ?
— Non… qu’il reste en dehors de tout ça. Rien que de savoir qu’il vit heureux quelque part, me suffit amplement.
— Madame… prenez soin de vous. Cela a été un honneur de vous servir avec Monsieur durant ces années. Permettez-moi de ne pas obéir à vos derniers ordres…
— Ça m’aurait étonnée de ta part. Sache que nous ne t’en voudrons pas de sauver ta peau. Tu mérites de continuer à vivre.
Et elle s’en alla, ouvrant la porte et courant vers les sous-sols. Elle avait déjà perdu trop de temps mais cette conversation était nécessaire.
Elle sourit malgré elle, en pensant qu’elle avait été cruelle de le laisser à ce choix, mais elle ne voulait pas l’entraîner dans leur chute. Il n’était pas obligé de prendre part à ce conflit.
Il y avait des employés suspicieux qui surveillaient l’entree des caveaux et elle les assoma avant de descendre.
Il était en train de reprendre son souffle adossé à un mur. N’osant pas sortir parce qu’il savait que d’autres adversaires risquaient de l’y attendre.
Il n’avait pas été blessé mais la bataille n’avait pas été simple à gagner. Qui qu’ils soient, ils avaient choisi des combattants à la hauteur, il leur reconnaissait ça.
Ses pensées fusaient. Et si tous les employés étaient dans le coup ? Non, ce n’était pas possible.
Comment faire pour savoir et surtout, est-ce que sa femme allait bien ? Avait-elle été attaquée également ?
Elle lui sauta dans les bras.
— Tu n’as rien ?
— Non, et toi ?
Ils se jaugèrent et soupirèrent de soulagement.
— Il est trop tôt pour se réjouir.
— Je sais.
— Que faire ?
— J’ai pu croiser notre cher majordome et je l’ai démis de ses fonctions.
— Ok, c’est une bonne chose.
— Je viens d’assomer quelques employés qui t’attendaient dehors. L’alerte doit être lancée depuis, nous devons évacuer ceux qui ne sont pas concernés…
— C’est ce qu’ils attentent de nous. Qu’on se mette à découvert en protégeant les civils.
— Je sais… mais nous ne pouvons pas les impliquer. Tout le château va devenir un champs de bataille.
— J’en suis conscient.
Il soupira.
— Trahison ! Fuyez !
— Rentrez chez vous !
Ils entendirent les cris. L’alerte avait été lancée et ils esquissèrent un sourire. C’était leur ami qui était derrière cet avertissement. Cela les aiderait à gagner du temps et se concentrer sur autre chose.
Les bruits de pas saccadés sur le sol, les gens courraient dans tous les sens et bientôt, le domaine se vida peu à peu, laissant que ceux derrière ce coup monté.
Ils étaient agacés. Leur plan de chantage civil tombait à l’eau mais ce n’était que partie remise.
Le domaine leur appartenait maintenant, techniquement seulement.
Ils savaient qu’ils devaient voir les corps sans vie du vieux couple avant de le déclarer officiellement.
Ils sentaient encore leur présence mais ils ne savaient pas où ils étaient exactement.
— Sortez de votre cachette… vous ne faites que reculer l’inévitable. Votre domaine ne vous appartient plus.
Elle était au milieu du hall et sa voix portait grâce à l’architecture de la salle.
À ses côtés, ses fidèles et espions qui étaient encore dans leur uniforme du château.
Ils avaient eu le temps d’aller revêtir leur tenue de combat. Ils savaient qu’ils livraient certainement leur dernière bataille.
Ils arrivèrent dans le hall, côte à côte, ils étaient prêts à se battre.
L’ennemie sourit et donna le feu vert à ses sbires pour les attaquer.
Ils étaient nombreux et tous forts à leur manière, mais surtout jeunes.
Le couple se défendit du mieux qu’ils purent mais l’endurance leur faisait défaut.
Quand ils repoussèrent les premières vagues d’ennemis, ils étaient en sueurs et, même s’ils n’étaient pas blessés, leurs vêtements étaient abîmés par dessus leur tenue spéciale. Et ils étaient décoiffés.
Elle, avec ses cheveux courts noirs, et lisses. Lui de ses longs cheveux châtins foncés attachés en queue de cheval. Avec quelques cheveux grisonnants pour les deux.
Ils reprenaient leur respiration tout en maintenant leur position de défense. Leur regard était rivé sur l’ennemie qui avait l’air contrarié qu’ils tiennent encore debout. Elle fit un autre geste et une seconde vague d’ennemis arrivèrent sur eux.
Elle se tenait encore en retrait, attendant patiemment que le couple soit assez affaibli pour qu’elle puisse tenter de les achever.
Elle savait qu’elle n’avait pas grandes chances de les battre s’ils étaient encore en duo.
La durée de leurs efforts finit par leur causer du tort et l’erreur survint.
À force de les observer, l’ennemi put également déterminer quelques points faibles et l’homme reçut un coup au visage. Sa partenaire vit le coup venir venir et elle lança un coup de pied en direction de son adversaire qui partit valser au loin, avant de percuter le sol.
Elle écarta les autres ennemis et s’enquit de son état qui était simplement sonné mais le coup qui lui avait été porté lui avait ouvert l’arcade sourcilière et il était en train de saigner.
Queques minutes fut nécessaire avant qu’il ne reprenne ses esprits.
— Ça va… ?!
Dit-elle paniquée de le voir tant saigner.
Elle n’osa pas toucher sa plaie mais se sentie rassurée qu’elle n’était que superficielle. Le sang était toujours impressionnant à cet endroit.
— … Oui, oui… laisse-moi quelques secondes…
Il la rassura mais il ne faisait pas le fier.
Elle devait rester sur ses gardes et continua à les défendre tous les deux.
Lorsqu’il tomba, écorché à force de se battre, elle retint sa respiration. Elle se précipita sur lui lorsqu’elle put se débarrasser des derniers adversaires et elle le prit dans ses bras. Il était trop tard.
Son adversaire lui avait porté un coup d’épée en plein dans ses organes vitaux et il ne bougeait plus.
Elle pleurait mais elle savait que c’était la fin.
Elle le prit dans ses bras comme elle put et l’ennemie s’avança vers elle avec un large sourire satisfait. Une arme blanche à la main, elle s’approchait et la pointa sur sa poitrine.
Elle attendit qu’elle s’approche pour faire exploser la boule de magie qu’elle préparait. Ils furent tous pris dans l’explosion et finirent au sol.
L’ennemie put se relever avec difficulté mais pour ce qui était du couple, ils étaient dans les bras l’un de l’autre, ils ne bougeaient plus.
Elle se dépoussiera et se releva et regarda autour d’elle. L’impact était visible et elle avait été projetée à une dizaine de mètres mais le combat était fini.
Quelqu’un vint lui signaler que l’héritier légitime était de retour.
— Parfait, je n’aurai même pas à aller le chercher.
Se rejouit-elle.
*
Les souvenirs lui revinrent de son foyer et il eut un énorme pincement au coeur de retrouver le château de ses parents dans cet état.
Il ne pouvait pas pénétrer dans les lieux sans être un minimum préparé et le majordome lui fit un rapide brief de la situation.
En arrivant aux abords, des employés avaient reconnu le conseiller et l’abordèrent pour lui demander ce qu’ils pouvaient faire pour aider à reprendre les lieux.
Ils entendirent et ressentirent l’explosion, ce qui les fit tous sursauter et se retourner vers la source du bruit.
Les fidèles se greffèrent au petit groupe pour tenter de reprendre les lieux.
Le majordome expliqua rapidement la situation et qui était le jeune homme à ses côtés.
Il vit deux corps au sol, dans les bras l’un de l’autre, et il aurait préféré ne pas y reconnaître ses parents.
L’ennemie n’avait pratiquement plus de soldats à ses côtés et elle était elle-même bien blessée par l’explosion et les combats auxquels elle avait participé avant.
Ses pouvoirs étaient là depuis toujours mais juste endormis depuis tout ce temps.
Il ressentait d’étranges sentiments en lui mais il se concentra pour battre son adversaire.
Les employés étaient derrière lui pour le soutenir si besoin et intercepter les autres espions restants.
Le majordome alla voir l’état des corps de ses maîtres.
Seule sa maitresse était encore en vie mais plus pour très longtemps.
Il ne la toucha pas pour ne pas agraver son état et s’approcha juste assez pour entendre ce qu’elle disait.
— Tu es encore là… ?
Réussit-elle à prononcer, avec difficulté.
Elle était allongée, les paupières presque fermées. L’étincelle de vie encore présente dans ses yeux était en train de s’éteindre, son regard était presque vitreux.
Elle reconnut tout de même la silhouette de son ami.
Elle était immobile, seules ses lèvres bougeaient de manière imperceptible, et un son glutural sortait de sa bouche.
— Oui… nous allons reprendre les lieux.
Il choisit ses mots avec précaution pour aller au plus simple, de peur qu’elle n’entende pas la suite si elle venait à quitter ce monde, d’un moment à un autre.
Le maître ne bougeait plus, son coeur ne battait plus et il n’y avait plus aucun souffle de vie en lui, mais elle lui serrait tout de même la main.
— Sephyl… il…
— Oui… il est là…
Il n’osait pas lui demander de le pardonner, il savait ce qu’elle pensait de son fait.
Un sourire apparut sur son visage sale mais pâle.
Il eut de la chance que son adversaire fut aussi affaiblie et qu’il ait des renforts pour assurer ses arrières.
Il put la vaincre et reprendre ce qui lui était de droit.
Dès qu’il sut que la voie était dégagée et qu’il ne craignait plus rien. Il se précipita auprès de ses parents, de ce qu’il en restait.
Le majordome était immobile, près de sa mère qui semblait faire un doux rêve, si on faisait fi de son état physique.
Il comprit qu’il était trop tard.
Son père était déjà parti et sa mère venait de le rejoindre.
— Elle… il… ils seraient fier de vous.
Prononça le majordome, l’émotion dans sa voix, il se retenait de pleurer mais la tristesse était plus forte.
Il avait la main de sa maîtresse dans la sienne et il le lui embrassa une dernière fois avant de la reposer sur sa poitrine.
Il prit la main de son maître et y apposa son front avant de faire la même chose, réunissant ses deux mains sur son torse.
Sephyl n’arrivait pas à réaliser la mort de ses parents.
Il espérait qu’ils se réveillent, qu’ils le réprimandent sur sa longue absence. Qu’ils le regardent durement comme ils avaient l’habitude de faire.
Il avait imaginé de nombreuses fois la scène de leurs retrouvailles et de ses excuses. Du savon qu’il recevrait et du pardon de ses parents.
De la présentation de sa chère et tendre. Il était certain qu’elle aurait été appréciée.
Il s’agenouilla devant eux, la pression, l’adrénaline, la rage de vaincre, tout retombait et il se laissa tomber à moitié, les mains devant lui, soutenant son poids.
Les larmes de sortaient pas. Il était dans le déni.
Cela ne pouvait pas se passer comme ça.
« Réveillez-vous ! »
Avait-il envie de crier, mais aucun son ne sortait de sa gorge.
Tout ce qu il arriva à prononcer fut.
« Pardon. »
Pardon de ne pas avoir été là, de ne pas avoir pu être là plus tôt, d’avoir été un fils si égoïste, pensant à son propre bonheur, n’ayant compris l’ampleur de ses responsabilités que trop tard. Beaucoup trop tard.
Les fidèles employés s’étaient approchés tout en laissant un cercle autour de leurs maîtres. Ils faisaient leur deuil silencieusement et certains pleuraient dans les bras de leurs collègues pour chercher du réconfort.
Le majordome se reprit, c’était son côté professionnel et il prit en main les évènements à suivre.
Il dirigea les employés qui restaient à vérifier l’état des lieux, réunir ceux qui voulaient continuer avec eux, avec l’héritier.
Il fallait s’occuper des autres corps, et tous les préparatifs pour les funérailles de leurs anciens maîtres.
Sephyl exécuta comme il put les conseils du conseiller.
Il prenait ses nouvelles responsabilités à coeur. Il n’y avait personne pour prendre sa place, il n’avait pas le choix.
Certains employés n’étaient pas confiants et connaissaient le passé de Sephyl et les circonstances de son départ. Il ne leur en voulut pas de déposer leur tablier.
— Je sais que j’ai été puéril et égoïste, mais je ne suis plus le même qu’avant. Je ferai de mon mieux pour reprendre en main ce que mes parents m’ont légué.
Il s’était exprimé pour faire taire le brouhaha de la foule qui désaprouvait son retour.
— Je ne force personne à me suivre. Je suis encore jeune et je manque d’experience mais je ferai tout en mon pouvoir pour mériter ce dont j’ai hérité.
Il avait tout mis en oeuvre pour mériter l’acceptation de ses sujets.
Sa femme et ses enfants durent passer en second plan.
Il avait appris les ficelles de la gestion très rapidement et il était efficace. Malgré quelques maladresses ou erreurs, le majordome l’aida énormement et le forma à tout cela.
— Quel est votre nom… ?
Avait-il demandé, timidement.
Il avait oublié depuis le temps et il n’avait pas eu le temps de se présenter correctement avec tout ce qui venait de se passer.
— Francis.
*
Elle attendit patiemment.
Des semaines, des mois.
Il était revenu mais il ne pouvait pas rester et il lui avait tout raconté.
Elle l’avait plutôt bien pris. Elle lui faisait confiance, elle croyait à son histoire, même si elle ne put s’empêcher de rire nerveusement.
C’était ridicule, si jamais il avait voulu la quitter, il n’aurait pas inventé des faits aussi absurdes.
Il fut présent à son accouchement et pendant quelques jours, et il repartit.
Elle savait qu’il faisait de son mieux pour passer du temps avec elle et endosser ses nouvelles responsabilités, mais c’était douloureux.
Il lui manquait trop. Elle avait besoin de sa présence.
Il lui avait assuré qu’elle n’aurait pas besoin de travailler pendant un moment, qu’il s’en chargeait, qu’il pouvait au moins s’occuper de la décharger de ce poids au vue de la situation.
Elle s’était énervée.
— Je m’occupe de ça, tu n’auras plus à t’inquiéter de ce point.
Ses parents lui avaient crée un compte bancaire et il avait été généreusement approvisionné. Il l’avait découvert sur leur testament et il ne savait pas quoi dire ni comment réagir, mais une chose était sure, il allait l’utiliser pour sa petite famille.
Elle était enceinte de bientôt 7 mois et son ventre était bien rond.
— C’est pas le problème… je…
— J’ai déjà réglé la paperasse pour que tu puisses déménager dans un autre appartement. Tu verras, c’est tout autre chose.
— C’est pas ça…
— Des déménageurs passeront pour que tu n’aies à t’occuper de rien.
— À quoi bon si tu n’es pas là ?!
Elle avait fondu en larmes.
— Ce n’est pas ce que je te demande… je n’ai pas besoin de tout ça… la seule chose dont j’ai besoin, c’est toi… !
— Pardon…
Il avait tenté de la consoler comme il put mais sans succès puis elle avait serré ses poings pour bourriner sa poitrine.
Il l’avait laissée faire et l’avait enlacée.
Il n’avait pas d’excuse. Il était sincèrement désolé.
Elle finit par se calmer et elle s’excusa également.
— Pardonne moi… je sais que c’est difficile pour toi… je sais que tu fais de ton mieux… moi aussi je vais faire de du mieux que je peux… pour élever nos enfants…
Elle essuyait ses larmes et essayait de se reprendre pour le rassurer.
— Je veux que tu saches que j’aurai toujours un oeil sur vous. Je suis désolé… j’aurais tellement souhaité rester à tes côtés…
— Je sais…
— Je te ferai un virement tous les mois pour payer les factures et les courses. Si besoin, n’hésite pas à me le dire, je pourrais toujours faire un virement supplémentaire.
Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance mais ils n’étaient pas mariés et la banque n’autorisait pas certaines choses. Il avait choisi la méthode la plus simple.
Plus le temps passa et moins il ne put retourner la voir.
Lorsqu’elle accoucha, il prit tout de même le temps d’aller déclarer la naissance de leurs enfants et de les reconnaître en tant que père.
Des jumeaux : Alexandre et Alexandra.
Puis les années passèrent.
Il avait préféré ne pas se présenter aux enfants parce qu’il était trop absent et ils grandirent sans connaître l’idendité de leur père.
2020.10.12
à vérifier: « fait de planches qui avaient gondolées » -> « qui s’étaient gondolées »
« viel appartement » -> « vieil appartement »
« La colère, la tristesse d’avoir perdu ses parents sans avoir pu se reconcilier avec eux. » -> « réconcilier »
Puis si j’ai bien suivi, ils sont pas mort à ce moment ? Il va les revoir juste avant qu’ils ne meurent ?
« Il fallait faire vite, elle ne pouvait pas rester là à attendre qu’une autre vague d’ennemis viennent la cueilir. » -> Cueillir
C’est subjectif, mais la description « Elle, avec ses cheveux courts noirs, et lisses. Lui de ses longs cheveux châtins foncés attachés en queue de cheval. Avec quelques cheveux grisonnants pour les deux. » en plein milieu d’un combat ralenti un peu le rythme de lecture.
« Ils reprenaient leur respiration tout en maintenant leur position de défense. Leur regard était rivé sur l’ennemie qui avait l’air contrarié » c’est une fille l’ennemie ? si oui contrariée, sinon ennemi
« Elle se dépoussiera et se releva et regarda autour d’elle. L’impact était visible et elle avait été projetée à une dizaine de mètres mais le combat était fini. » sur ce passage-là, je galère à suivre, car j’ignore entre « elle » et « elle » qui est la gentille et la méchante.
À partir de « Ils avaient été séparés, ou plutot piégés. » ce sont ses parents en fait ? Parce que j’ai tout lu en pensant qu’il s’aggissait de Sephyl et Alicia, mais arrivé à la fin, je réalise que je me suis trompé. Peut-être mettre une intro pour dire qu’il s’agit de ses parents, mais je sais pas comment.
« Pardon de ne pas avoir été là, de ne pas avoir pu être là plus tôt, d’avoir été un fils si égoïste, pensant à son propre bonheur, n’ayant compris l’ampleur de ses responsabilités que trop tard. Beaucoup trop tard. » très bon paragraphe.
« Je ferai de mon mieux pour reprendre en main ce que mes parents m’ont légue. » -> « légué »
« — Quel est votre nom… ? Avait-il demandé, timidement. » qui demande ? Sepyl au majordome j’imagine.
Les moments de descriptions sont bien choisis. Comme par exemple lorsque tu décris son histoire, alors qu’il est dans ses pensées et qu’elle se douche. Ça correspond bien au fait qu’il est perdu dans ses réflexions, le temps passe vite pour le lecteur aussi.
L’histoire donne envie de devenir pauvre et perdu, pour tomber sur une fille comme Alicia 🙂 Sa gentillesse transparait complètement dans ton écriture.
C’est la deuxième fois que je lis ce texte, mais le passage où il propose de rester pour toujours me plait toujours autant. Bien que cela puisse paraître froid, je trouve que c’est vraiment très tendre et complice, la façon dont ils se mettent d’accord pour vivre ensemble.
Merci pour ce long retour !
Effectivement pour les sujets, c’est compliqué et je m’en étais pas rendu compte sur le moment, vu que dans ma tête c’est clair. Je prends note de ton ressenti !
Et ouais, à un moment on change de point de vue, et ce sont ses parents !
Est-ce que je dois préciser que les brouillons ici, sont rédigés… principalement quand je suis couché et que je m’endors souvent à moitié dessus… ?
Arh, et oui à un moment j’avais pensé qu’ils étaient déjà morts avant que Sephyl rentre, puis en cours de route, j’me suis dit, pourquoi pas, ils vont tenir un peu la distance et mourir plus loin. Ca n’a aucun sens, mais un jour, ça aura un sens.
J’suis tellement désolé de te faire lire ça, mdr.
Je pensais pas que j’aurais laissé passé autant de coquilles urgh, merci encore pour tes relectures !
Ah, et on dit « air contrarié » parce que l’adjectif s’accorde à « air » !
« Un air méchant » peu importe si le sujet est féminin ou masculin.
Je sais pas si t’es du genre tatillonne sur les accords, mais je repensais à ta remarque, et par curiosité, j’ai cherché sur internet. Et je suis tombé sur cet article: https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/04/30/37003-20180430ARTFIG00006-elle-a-l-air-gentille-ne-faites-plus-la-faute.php
ainsi qu’un autre: https://la-conjugaison.nouvelobs.com/regles/orthographe/l-accord-de-l-adjectif-avec-avoir-l-air-243.php que j’ai pas compris.