Ils s’étaient mis à se battre dans le bureau de travail.
Les feuiilles sur la table qui formaient une pile avaient virevoltés dans la pièce puis sur le sol. Les mouvements et échanges de coups vifs et puissants les avaient emportés.
Le ton était rapidement monté à partir du moment où Gabriel avait claqué la porte derrière lui.
Laissant éclater la colère qu’ils contenaient en eux, ils profitaient d’être seul à seul pour s’exprimer.
Elle se retourna aussitôt pour lui faire face et s’adresser directement à son époux.
Il essayait de contenir sa rage et serrait le poing, levant à moitié sa main devant elle.
2020.05.06
Il était rare mais cela arrivait que le ton monte entre Alexandra et Gabriel.
Ils essayaient de ne pas s’emporter devant les enfants, mais il arrivait que cela explose malgré eux.
Cette fois-ci, elle entra dans le bureau hors d’elle, et il la suivit en claquant la porte derrière lui.
Elle sursauta et ce comportement l’énerva encore plus.
— Tu es obligé de claquer cette porte ?!
Elle haussa le ton sans s’en rendre compte.
— Et toi, es-tu obligée d’être aussi désagréable ?
— À qui la faute !
Elle leva les bras en l’air avant de les laisser retomber le long de son corps, exaspérée.
— Parce que c’est de ma faute ? Tu te mets en danger, c’est normal que je m’inquiète ! Est-ce que tu peux être moins égoïste ?
— Égoïste ? Moi ? J’ai le droit de choisir pour moi, quand même ! Je suis assez grande pour savoir si je me mets en danger, non ? Je sais me défendre !
— Je veux bien voir ça !
— Tu veux qu’on règle ça à mains nues ?! Il faut que je te batte pour que tu comprennes que tu n’as pas à me sur-protéger de la sorte ?!
Il s’approcha d’elle et tendit sa main qu’elle rejeta avec violence.
— Tu vas me parler sur un autre ton.
Sa voix était grave et grondante.
Il s’approcha encore et elle ne se démonta pas, elle le repoussa avec toute sa force.
— Tu t’es entendu, avant de me dire ça ?
— Arrête ça… !
Sa voix résonnait entre les murs.
— Toi, arrête !
Le ton et la tension montaient entre les deux.
Elle avait beau être plus petite, moins musclée, elle se défendait et il semblait l’ avoir oublié.
Cela n’arrivait pas souvent, lors de très rares occasions où ils s’entraînaient ensemble, mais elle l’attaqua.
Il fut pris par surprise, ne s’attendant pas à ce qu’elle se jette sur lui avec tant de violence.
Il réussit à éviter au dernier moment son coup, et il se reprit pour se défendre et rendre quelques attaques.
Il ressentait la colère qu’elle avait en elle et surtout qu’elle ne le ménageait pas.
Aveuglée par ses émotions, elle ne vit pas son coup venir, et elle se fit éjecter contre la bibliothèque, faisant tomber quelques ouvrages avec elle.
Il ne s’était pas non plus retenu pour la repousser.
Il s’en voulut immédiatement et s’arrêta pour demander si elle allait bien. Sa colère s’était envolée pour laisser place à l’inquiétude.
Elle se releva aussitôt et ne le laissa pas le temps de s’approcher.
— C’est ça. Ne te retiens pas et montre-moi à quel point je suis faible et fragile, que j’ai besoin d’être protégée…
S’essuyant avec le revers de sa manche, sa mâchoire.
L’étincelle de rage était encore vive dans ses yeux.
— C’est bon, j’ai compris… on peut s’arrêter là…
Capitula t-il, vraiment inquiet pour sa femme.
— Tu vas me laisser gagner, comme ça ? Sans défendre ce que tu disais plus tôt ?! Prouve-moi que je suis incapable de me défendre ! Je sais quand même de quoi je suis capable !
S’énervait-elle. Elle ne se calmait toujours pas.
— Ce n’est pas le sujet.
Dit-il exaspéré.
Elle ne le laissa pas finir et elle fonça sur lui, et il se laissa faire.
Elle l’attrapa par le col et s’apprêtait à le cogner. Elle arrêta son geste devant son visage.
Les larmes aux yeux, du surplus d’émotions.
— Je ne vaux que ça, à tes yeux ? Tu ne te donnes même plus la peine de te battre ? Sanglotait-elle.
— Je mérite que tu me frappes… Je n’aurais pas dû réagir comme ça.
Dit-il tout simplement.
Elle le relâcha, s’éloigna et s’assit sur le bord du bureau en regardant ailleurs, perdue dans ses pensées.
— C’est bon… tu t’es calmée… ?
Demanda t-il, sur ses gardes.
Elle ne répondit pas. S’essuyant rapidement ses larmes de colère.
— Est-ce que je peux regarder si je ne t’ai pas blessée… ?
Demanda t-il, en se mettant en face d’elle.
Elle haussa les épaules.
Il regarda rapidement et tâta ses côtes. Cela semblait aller. Il attrapa le menton de sa femme avec ses doigts pour qu’elle lui fasse face, et lui adressa la parole, les yeux droits dans ses yeux.
— Je suis inquiet. J’ai peur qu’il t’arrive quelque chose. Je sais que tu es forte et que tu sais te défendre, mais ça me rend malade de te savoir loin de moi…
— … Tu pouvais pas tout simplement me dire ça… ?
Dit-elle en essayant de se calmer, et arrêter ses sanglots.
2020.05.09
ohhh non. ça se passait si bien, et là ils se fâchent. Je suis un peu inquiet maintenant, c’est allé très loin tout de même. J’espère que ce n’est qu’une anicroche