Alcôve [R-18]

Elle avait accepté de visiter ce lieu qui l’intriguait.
Elle lui faisait confiance, étrangement.
Quelque chose en lui l’attirait, et elle n’avait pas encore mis le doigt dessus.
Après le repas, ils sortirent du restaurant et elle se sentit observée. Elle eut un frisson dans le dos.
Elle essaya de ne rien laisser paraître et elle se laissa tenter par sa proposition.
Il avait également ressentit quelque chose, faisant comme si de rien n’était, il s’approcha d’elle en prétextant qu’il avait peur qu’elle ne fasse un malaise.

— Mais non, je t’assure !
Avait-elle répondu, mais elle se sentait rassurée par la proximité de sa présence.

Elle ne savait pas si c’était une bonne idée de l’impliquer dans ses problèmes.
Elle le suivit sans trop rien dire, plus ils se dirigèrent vers des ruelles moins empruntées, et l’ambiance devint oppressante.
Vlad remarqua également cette situation anormale et la rassura.

— On sera en sécurité dans mon établissement.
Dit-il en pressant le pas.

Il la tenait par le bras puis lui attrapa la main pour courir sur les derniers mètres.
Il ouvrit la porte et la referma tout de suite derrière eux.

— Bonjour Vlad. Tu avais l’air bien pressé.
Dit une voix.

Il faisait noir et elle mit du temps à s’habituer à la luminosité basse de l’endroit.

— Bonjour, j’amène une amie.
— Je vois. Enchantée. Je suis la gérante. Mets-toi à ton aise.

Et elle les laissa.

— Bienvenue. On va monter à l’étage pour se déshabiller. On aura des paréos pour l’intérieur. Ça va aller ?

— Oui..
Répondit-elle encore haletante.

— Désolé de t’avoir fait courir. Tu sais qui ils étaient ? Pourquoi ils t’en veulent ?
— … Non. Je vais prévenir mes parents que je suis ici, ils risquent de s’inquiéter si je ne rentre pas.
— Ils auraient raison. Je te laisse quelques minutes, je reviens.

 

[J’ai été poursuivie en plein jour, je suis en sécurité pour l’instant. Je suis dans l’établissement où travaille Vlad : LunaVilla. Je rentrerai plus tard, ne vous inquiétez pas.]

 

[Papa insiste pour venir te chercher si besoin, n’hésite pas à me contacter dès qu’il y a du changement, ok ?]

 

[C’est compris. Je te tiens au courant.]

 

Ils se changèrent et se dirigèrent vers les installations. Il présenta les différents coins et lui demanda ce qu’elle préférait.
Ils entrèrent dans le hamman et il s’assirent côte à côte.
Une odeur de menthe était présente dans les goutelettes d’eau.
Il y avait peu de personnes et ils se mirent à chuchoter.
Ils n’étaient pas spécialement gênés par leur accoutrement.

— Qu’est-ce que tu en penses ?
— C’est sympa comme endroit. J’imagine que la nuit c’est une autre ambiance…
— Exactement. Je m’occupe généralement de la maintenance, de ramasser ce que les gens font tomber, ce genre de choses. En journée c’est plutôt calme, le matin ça l’est encore plus.
— Ça doit être reposant le matin.
— Je m’ennuierais presque, haha.

— Au fait, j’ai rencontré pas mal de membres de ta famille. La gérante que tu as vue, c’est ma tutrice. On peut dire que c’est comme une mère adoptive. Je ne me souviens pas de mes parents biologiques.
— Ah… je suis désolée…
— Tu n’as pas à être désolée, je le vis plutôt bien, ma tutrice Chloé, s’est bien occupée de moi, j’ai manqué de rien.
— C’est vrai que c’était un peu abrupt que tu rencontres ma famille de cette manière, excuse-moi…
— C’était plutôt drôle.
— Ma famille est drôle… ?
— En quelque sorte. Ça se voit que vous vous inquiétez pour les uns et les autres.
— Ah ça, oui… Je suis la cadette de la famille. J’ai un grand frère et le reste ce sont des cousins. Tu as presque rencontré tous mes cousins. Hélène a un frère jumeaux. Tu peux le croiser si tu passes la voir à sa boutique.
— En effet, c’est une grande famille. Rien à voir de mon côté haha !
— C’est un peu compliqué si on entre dans les détails. Techniquement Hélène est ma demi-soeur parce que nous avons la même mère.
— Ta mère est divorcée ?
— Non, c’est ce qui est complexe, haha. Elle est mariée à mon père mais a également un second conjoint : le père d’Hélène et Alain.
— Ok, je comprends mieux. Comment ça se passe dans la vie de tous les jours… ?
— Bien. Normal je dirais. C’est pas commun mais chez nous ça fonctionne.
— Ça explique pourquoi tu es tordue.
— Comment ca ?!

Et ils rirent ensemble.

— C’est vrai ? Je suis tordue… ?
— Non, tu es ouverte d’esprit je trouve. C’est une qualité. Et personnellement je te trouve très mignonne… Murmura t-il dans un souffle.

Elle rougit et voulut ajouter quelque chose mais le bruit que faisait le couple dans le hamman détruisit un peu l’ambiance.

— Si tu veux, on peut sortir prendre un peu l’air.

Elle accepta. Cela faisait un bon moment qu’ils étaient dans cette humidité.
L’endroit s’était un peu plus remplit et l’éclairage était tamisé, un peu sombre par endroit, créant une atmosphère propice au rapprochement corporel.
Certains étaient déjà en train de s’adonner au plaisir de la chair sur des canapés et divans.

— Il y a des alcoves où on peut être un peu plus tranquille si tu veux parler.
Ajouta t-il un peu gêné.

Elle regarda les différents couples d’un coin de l’oeil et suivit Vlad.
Il trouva une pièce encore vide dont la porte fermait et l’incita à entrer.
Elle n’avait pas peur. L’idée même de faire des choses ne lui avait même pas traversé l’esprit.
Il referma derrière elle, d’un bruit de clapet.
Puis se posa sur le matelas un peu froid.

— On ne sera pas dérangé comme ça.
Soupira t-il.

— Que penses-tu de l’endroit ? Pas trop étrange ?

— Ça va. C’est bien pensé… avec tout ce que vous mettez à disposition.
Dit-elle songeuse.

— Ce genre d’alcove, c’est pour être un peu plus à l aise, mais on peut également se donner en spectacle si on laisse la porte ouverte et les fenêtres. Certains aiment bien ça, ça ajoute un peu de piments.

Elle le fixait et il ajouta gêné.

— C’est pas ce que tu crois ! Je- je songeais pas à faire quelque chose avec toi ! Enfin c’est pas que j’ai pas envie- Enfin, si toi tu n’as pas envie ?

Elle pouffa de rire.

— Ah, mais pas du tout, en fait j’étais perdue dans mes pensées…
— Ah… ahaha… tu pensais à quoi ?
— Tes yeux. Ils sont beaux. Je peux m’approcher ?

— Euh, oui…
Répondit-il, pris au dépourvu.

Elle s’accroupit puis se mit à quatre pattes pour le rejoindre et se mettre au niveau de ses yeux.

— Leur couleur est si jolie…
— La couleur des tiens est beaucoup plus originale.
Trouva t-il à répliquer.

En effet elle avait un oeil bleu et marron.
Alors qu’ils se regardaient dans les blanc des yeux, à quelques centimètres l’un de l’autre.
Ils se jaugeaient du regard à se demander si c’était le bon moment pour s’embrasser.
Elle osa avancer ses lèvres et il répondit positivement à cette avance.
Il lui rendit avec plus de passion le baiser et glissa ses mains dans ses cheveux et l’allongea délicatement à ses côtés.

— T’es sûre ça va ?

Elle hocha la tête.

— Je préfère demander : est-ce que c’est ta première fois ?
— Non, ne t’inquiète pas. Et toi ?
— … Si. Même si j’ai vu faire de nombreuses fois…

Elle prit alors les devants.
Elle l’attrapa et lui montra ce qu’elle savait et son expérience en la matière.

— Tu hésites pas à me dire si tu aimes ou pas. Si ça te fait mal ou si au contraire tu veux que je fasses plutôt d’une autre manière, d’accord ?
— Je… d’accord.

Il ferma les yeux et profita du moment présent.
Il gémissait doucement et elle le trouvait extrêmement mignon.
Lorsqu’elle arrêta, il soupira.

— Ça allait… ?
S’enquit-elle.

— C’était extrêmement agréable.
Lâcha t-il.

— Tant mieux.
Sourit-elle.

Elle remonta et se positionna juste au dessus de lui.
Elle lui attrapa la hampe d’une main et la fit glisser en elle.
Il poussa un autre gémissement plus long.

— Hmmm… C’est trop agréable… !

Il avait l’air d’agoniser.

*

Après les efforts, ils s’allongèrent l’un à côté de l’autre.
Puis il la serra dans ses bras.

— Je peux te faire un câlin… ?
— Oui, bien sûr.

Elle attrapa ses mains et l’étreignit également à son tour.

— Où est-ce que tu as appris à faire ça aussi bien ?

— C’est un secret.
Répondit-elle espièglement.

Il avait la tête dans ses doux cheveux et respirait son odeur. Elle était alléchante.
Sa bouche près de sa nuque.
L’espace d’un instant, il eut envie de la croquer toute entière. Planter ses crocs dans sa gorge et goûter son sang, mais il prit sur lui.
Elle n’était pas une simple proie pour lui. Elle était spéciale et il avait envie de plus avec elle.
D’apprendre à la connaître mieux.
Elle se tourna vers lui, puis ils se fixèrent dans le blanc des yeux, une nouvelle fois.
Son regard s’arrêta sur sa nuque à lui, puis elle fit quelque chose d’incensé.
Elle se releva à moitié et l’embrassa à l’endroit où il l’avait mordue dans son rêve.
Puis elle fit mine de le croquer.

— Qu- qu’est-ce que tu fais ?!
Dit-il surpris.

— L’autre jour j’ai rêvé que tu me mordais à cet endroit. Bizarre n’est-ce pas ?

Il eut un silence puis il répondit.

— Et si je te disais que j’suis un vampire ?

Elle rit doucement.

— Et ? Est-ce que tu vas boire mon sang ?
Plaisanta t-elle.

— Pourquoi pas.

Il entra dans son jeu.

— Est-ce que ça te donnera des supers pouvoirs ?
— Non, ca sera juste pour te goûter.
— Je risque rien alors ?

Elle le cherchait.

— Je n’oserai pas, tu fais trop bien l’amour.

Elle explosa de rire.

— Tu me laisserais goûter ?
Demanda t-il.

— Pourquoi pas, monsieur le vampire.

Il la plaqua contre le matelas.

— Tu ne devrais pas rigoler avec ça. Je peux être dangereux.

Elle pensait qu’il continuait à jouer un rôle et restait encore souriante.
Il commença par s’approcher de sa nuque.
Ses lèvres se posèrent sur sa peau.
Elle frissonna au contact très léger et au souffle de sa respiration.
Lorsqu’il ouvrit la bouche, il lécha d’abord.
Elle ressentit un picotement, puis plus rien.
Comme s’il venait de lui anesthésier cette petite parcelle de peau.
Puis il vint planter ses canines pointues.
Elle n’avait pas le souvenir qu’il ait des dents aussi longues et pointues.
En effet, elles prenaient cette forme que dans certaines conditions.
Il lui couvrit la bouche avec sa main, l’empêchant de crier si elle l’avait voulu.
Elle poussa un gémissement de surprise, elle ne s’attendait pas à ce qu’il la morde vraiment, puis elle se rendit compte que ce n’était pas une morsure normale.
Elle sentit la pointe de sa canine s’enfoncer dans sa chair, sans aucune douleur.
Puis lorsqu’il retira ses dents, le flot de sang chaud s’écoula de la plaie. Elle eut le temps de ressentir l’écoulement le long de sa nuque un instant, avant qu’il ne boive une gorgée sans en gâcher une goutte.
Puis il lécha une seconde fois, qui cicatrisa les deux trous qu’il venait de faire.
Elle n’avait pas crié. Ses yeux écarquillés, elle le fixait et ne savait que penser.
Il lui restait une teinte rougeâtre sur ses lèvres.
Il se lécha les babines, laissant apparaître ses canines spéciales.

— As-tu peur ?

Elle fit non de la tête.

— Excuse-moi, ça aurait été embêtant si tu avais crié.

Il retira sa main.

— Qu’est-ce que tu m’as fait… ?
— J’ai juste goûté ton sang. Pas mauvais d’ailleurs.

Elle se releva et approcha sa main de son visage.

— Je peux toucher tes dents ?
— Tu n’as vraiment pas peur de moi ?

— Pourquoi j’aurais peur ?
Dit-elle en caressant ses dents une à une, puis arrêta son doigt sur une des canines encore pointue et aiguisée.

Elle voulut tester à quel point elle était coupante et son doigt commença à saigner.
Elle fit une grimace de douleur.
Il lui attrapa la main et suça son doigt.

— Tu joues avec le feu.
— Ta salive est anesthésiante ?
— Bien observé, petite curieuse.
— Qu’est-ce que tu vas faire de moi… ? Tu es vraiment dangereux ?
— Ça dépend. Je n’y ai pas encore réfléchi. Et toi, tu vas faire quoi ?
— Je ne sais pas… t’es un vampire ?
— En quelque sorte, on a des traits similaires à cette créature mythique mais pas totalement. On peut nous appeler comme ça.
— Est-ce que mon sang a un gout spécial ?
— Maintenant que tu le dis…
— Est-ce que vous vivez dans un autre monde parallèle ?

2018.07.08

2 réflexions sur “Alcôve [R-18]

  1. james dit :

    « Elle eut un frison dans le dos. »: frisson

    je ne m’attendais pas à voir une histoire de vampires. c’était pourtant bien mentionné dans « restaurant », mais je n’y ai pas prêté attention. en plus il s’appelle Vlad, j’aurais dû faire le lien.
    je suis curieux de savoir comment cela va évoluer pour eux.

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